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PAROLES DE LIBRAIRE < LE MANIFESTE D'OLIVIER MARBOEUF >

Olivier Marboeuf · Rennes: Commun, 2022

Recommandé par Renaud-Selim Sanli de la librairie Météores

Memwa Kréyòl

RÉSUMÉ

À travers ce travail, qui se veut aussi pratique et vise à être utile aux luttes, l'auteur tente de se défaire des apparences et ainsi essayer de comprendre les ressorts d'une décolonisation de façade qui trouvent des prises particulières dans le contexte français notamment. Pratiques de contrebande et d'errance, collections de gestes de refus et de ruse, grève d'une peau qui ne veut pas être le nouvel habit de l'économie néolibérale, "Suites décoloniales" est un manifeste pour des nouvelles scènes politiques de l'art.


UN MOT SUR L'AUTEUR

Olivier Marboeuf est auteur, poète, performeur, commissaire d'exposition indépendant et producteur de films. Fondateur avec Yvan Alagbé des éditions Amok (aujourd'hui Frémok), il a été de 2004 à 2018, directeur artistique de l'Espace Khiasma, centre d'art visuel et de littérature vivantes aux Lilas (93).Olivier Marboeuf a tenu un lieu au sens fort du terme, Khiasma, dans lequel il a pu expérimenter des formes esthétiques qui échappent à l’éblouissement de la colonialité. Aujourd’hui il est producteur, écrivain, poète, performeur et cette ritournelle ne cesse de travailler son œuvre. Le sous-titre de Suites décoloniales est très clair : S’enfuir de la plantation.


❤ COMMENTAIRE PAR RENAUD-SELIM ❤

Olivier Marboeuf a tenu un lieu au sens fort du terme, Khiasma, dans lequel il a pu expérimenter des formes esthétiques qui échappent à l’éblouissement de la colonialité. Aujourd’hui il est producteur, écrivain, poète, performeur et cette ritournelle ne cesse de travailler son œuvre. Le sous-titre de Suites décoloniales est très clair : S’enfuir de la plantation


Comment en tant que population non-blanche fuir la scène de la représentation de la blanchité qui ne cesse de produire des scènes dans lesquelles les questions coloniales servent de token pour continuer “comme avant, et c’est bien là la catastrophe que tout continue” ?


Livre à la fois raconté, philosophique et très matérialiste (il est question des conditions matérielles dans l’art et de la circulation marchandisée des luttes), Olivier Marboeuf propose des pistes puissantes de marronnages au sein des institutions culturelles et artistiques. Autant une philosophie de l’archivage décolonial qu’une spéculation sur les manières de résister à l’extractivisme des corps par l’Empire, Olivier Marboeuf nous montre que la colonisation en passe par l’imaginaire, dans lequel le Blanc joue encore le metteur en scène en coulisse.


C’est aussi une proposition importante d’Olivier Marboeuf : alors qu’il y a un mouvement ascendant des questions décoloniales sur les scènes culturelles et du “cool” (Grégory Pierrot, Decolonize Hispters), un paradoxe se met en place. Désormais le Blanc reste en coulisse, il est le metteur en scène de l’ombre, et Olivier Marboeuf en appelle dès lors à le faire revenir sur scène, à le remettre devant les lumières pour qu’enfin un art des coulisses, de la fuite depuis l’intérieur puisse se faire, des manières de trouver des lieux-refuges contre tout politique de la “visibilisation” ou de la représentation, le jeu de lumière opéré par la blanchité.


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